Situation délicate

Takahashi et Ousoky s'étaient offerts une soirée en amoureux ce dimanche. Ils étaient partis pour rejoindre le Forum de la ville où une représentation d'un célèbre opéra devait avoir lieu. Habillés pour la circonstance, le couple était d'une élégance rare.

"N'oublie pas le parapluie, ma chérie. La météo a annoncé des chuttes importantes de pluie..." lui avait-il crié du dressing alors qu'il tentait vainement d'attacher son noeud papillon.
Alors qu'il allait abandonner, ce fut son épouse qui est venue à sa rescousse. De ses mains fragiles mais adroites, le noeud se fit tout seul et Takahashi resta une fois encore éberlué par la dextérité de sa femme. Elle lui expliqua alors que le secret était la patience et qu'il lui en fallait quelque fois pour supporter un mari un peu plus grincheux chaque jour.

Takahashi reçut la pique sans rien dire, sachant pertinemment qu'il était plus irracible que jamais ces derniers mois. Il tut la véritable raison de cet énervement mais Ousoky en était parfaitement consciente. Leur fille Manon, 18 ans aujourd'hui, se comportait de manière de plus en plus effrontée. Se permettant de remettre l'ordre établi par le couple régulièrement et avant tout par esprit de contadiction. Ce qui énervait davantage l'homme proche de la cinquantaine qu'était Takahashi. Avec le temps, son capital s'était amenuisé et pourtant il ne pouvait pas baisser sa garde étant donné qu'il y avait Thomas... Adolescent lui-même, presque 16 ans.

Il allait être 20 heures lorsque Ousoky lui demanda de se presser et lui indiqua qu'elle l'attendrait dans leur voiture. Takahashi répondit affirmativement à son épouse d'un simple bruit gutural avant de se saisir des clés et de gravir trois marches pour crier à Manon qu'ils partaient.

"Manon! MANON! MA..." s'arrêta-t-il sur le champs lorsqu'il entendit une voix flémarde en travers de la porte de la chambre de la demoiselle.

"La représentation ne devrait pas se terminer après minuit. Que vous soyez au lit avant que nous rentrions, est-ce clair?"

Le silence perla après ces recomandations.

"EST-CE CLAIR?" insista-t-il et ne lâcha le morceau qu'après avoir obtenu l'accord de sa fille.

Il rejoignit ensuite Ousoky dans la berline qui vrombit sous l'accélération du mari. Ennervé, il roulait un peu sec et se prit donc des remarques de son épouse. Il se calma ensuite et fit bonne figure devant les autres invités à la représentation. Dehors, le vent forcissait et la pluie commençait à tomber drue. Par une grande baie vitrée attenant à l'escalier majestueux du Forum, l'homme regarda la météo. Rien ne s'arrangeait et il eut un pincement au coeur en pensant à sa fille restée seule à la maison. Il avait même peur qu'il lui arrive quelque chose. Il dut également combattre contre l'envie de faire le chemin inverse afin de s'assurer qu'elle soit bien en sécurité. Mais une fois encore, Ousoky déploya ses charmes pour le rassurer. Elle tira ensuite vers leurs places et ils s'y installèrent confortablement.

Alors qu'ils attendaient sagement que le spectacle commence, le public entendit un bruit sourd venant de l'extérieur. Ne se tracassant pas outre mesure, les invités ne se retournèrent pas directement mais s'échauffèrent lorsque la salle toute entière tomba dans l'obscurité la plus complète. Les lampes de secours s'allumèrent aux quatre coins de la scène et un employé du Forum vint s'excuser du désagrément et ajouta que tout reviendrait normalement dans une dizaine de minutes. Tout le monde attendit donc le retour de l'électricité mais l'ambiance grimpa de nouveau d'un cran lorsque 20 minutes après l'incident rien n'était arrangé. C'est alors que le même employé que tout à l'heure remonta sur les planches et s'excusa platement au nom de l'organisateur.

[Employé]:"En raison d'une panne générale du secteur, la représentation de ce soir est annulée. Veuillez nous excuser pour ce désagrément. Nous vous invitons à rejoindre le grand hall où vos billets de ce soir seront soit remboursés soit échangés contre une autre soirée."

Ce furent les seuls mots que Takahashi retint du discours du petit bonhomme. Furieux, il descendit les marches jusqu'au hall et Ousoky commençait à montrer ses premiers signes de fatigue à toujours devoir calmer son compagnon. Takahashi échangea promptement les billets contre deux autres et tira son épouse en dehors du bâtiment. A l'extérieur, une pluie lourde et serrée était crachée des nuages noirs stationnant au-dessus de la ville. Le vent frais cinglait les peaux dénudées des dames en robes de soirée et Takahashi voulut faire un geste d'apaisement en direction de sa belle. Il l'entourra de son manteau et s'excusa à son tour pour tout ce qu'il avait fait aujourd'hui. Ayant réussi à décocher un sourire à sa compagne, ils rejoignirent ensemble le véhicule les attendant à deux pas.

Le chemin du retour fut quelque peu chahuté. Habitant le long de la mer, la route était soumise à des vents contraires et plus violents que dans le centre ville. Takahashi dut s'y prendre à maintes reprises pour garder la voiture dans les trajectoires. Heureusement, le couple rentra sain et sauf chez eux. Entre temps, l'électricité avait été réparée et la porte électrique du garage se ferma silencieusement derrière eux. L'homme pénétra ensuite dans une cuisine sombre. Il alluma les lampes de toutes les pièces et commença à fouiller partout, espérant retrouver un de ses enfants.

*Personne... Où ont-ils pu encore se cacher?* bouillonna-t-il encore de l'intérieur.

Il gravit quatre à quatre les marches de l'escalier et poussa la porte de la chambre de leur fille. Bordélique, elle n'avait même pas rangé ses bouquins scolaires et encore moins refait son lit de la veille. Takahashi soupira et décida de se changer avant de poursuivre.

"Au moins, elle aurait pu laisser un mot pour nous dire qu'elle allait chez une amie ou un truc dans le genre..." grommella-t-il seul dans la chambre tout en retirant nerveusement son noeud papillon.

Tout à coup, il sentit une présence, un rire étouffé sous les couvertures de son lit. Intrigué, il souleva d'un coup sec les draps et découvrit un inconnu pratiquement nu couché à côté de Manon, elle-même en sous-vêtements. Son sang ne fit qu'un tour et, malgré sa constitution de crevette, il souleva le jeune homme d'un seul bras. Celui-ci atterrit durement contre le parquet tout en gardant ses vêtements bien accrochés contre sa poitrine.

"DEHORS!" vociféra le papa outragé.
Il se mit alors à poursuivre le garçon dans l'escalier et Ousoky n'en vit que le vers sortir la queue entre les jambes. Une fois l'intrus expulsé, il se retourna, foudroya sa femme du regard et s'adressa vertement à leur fille du bas de l'escalier.

"MANON MIRAÏ-YIN! DESCENDEZ IMMEDIATEMENT!" cria-t-il, sa voix résonnant dans toute la maison.

Au sommet des marches traînait une jeune fille à la mine triste et apeurée. Jamais son papa ne s'était adressé à elle de cette manière. Elle ne prêtait pas de mine avec son soutien-gorge à peine rempli et sa petite culotte de coton. Plus encore, les bas remontés jusqu'au milieu des molets n'étaient certainement pas une tenue excitante mais nécessaire pour elle qui avait toujours les pieds froids.

"VEUILLEZ NOUS REJOINDRE DANS LE SALON!" termina-t-il avant de tourner le dos à la scène et d'attendre son épouse et sa fille dans la pièce sus-mentionnée.

La jeune Manon regarda son père partir au salon. Ousoky monta les marches et prit sa fille par le bras. Elle la diriga vers sa chambre et lui demanda de s'assoir sur le lit. Elle chercha très vite, une chemise de nuit. Après une recherche rapide, elle jetta le vêtement sur sa fille et elle lui demanda de s'habiller. Takahashi, était très en colère. La maman se diriga en compagnie de sa Manon, vers le salon. Deloin, elle vit son mari, debout, en train de faire les cent pas. La jeune fille alla s'assoir sur le canapé, assez géné. Ousoky commença a parler pour casser le silence:

"Je...Je n'étais pas au courant... Mais, je voudrais savoir si c'est la première fois ou si tu as déjà...

La jeune femme ne savait pas quoi repondre. Elle baissa le regard et souffler. Elle prit un bol d'air et dit:

Manon: "Ce...ce n'est pas la première fois! Dit-elle sans mentir...

Alors que Takahahsi faisait les cent pas dans le salon, il devina que la mère et la fille s'entretenaient en cachette. Tout cela ne l'aida pas à calmer ses nerfs déjà mis à rude épreuve. Lorsqu'il vit son enfant le rejoindre en compagnie de sa mère, Takahashi s'arrêta et attendit les explications de l'adolescente. Il ne savait pas trop comment commencer et regarda sa femme avec insistence. Il lui faisait comprendre qu'il valait mieux que ce soit elle qui entamme la partie.

Ousoky demanda alors si ce qui s'était passé ce soir était la première. Secrètement, Takahashi sut que ça l'était. Il ne pouvait en être autrement selon lui. Mais la réponse franche et nette de leur fille brisa le peu de rêve qu'il gardait encore pour sa fille.

Hébêté, anéanti, soumis... l'homme n'en crut pas ses pauvres oreilles aux tempes grisonnantes. Un poids incommensurable sembla lui tomber dru sur le dos et ses jambes voulurent se dérober sous lui. Si bien qu'il s'agrippa nerveusement aux rebords du fauteuil le plus proche. D'abord à bout de souffle, il ne sut quoi répondre. Il implora son épouse du regard et chercha auprès d'elle le réconfort qu'il escomptait. Mais visiblement, elle était tout autant abassourdie que lui.

"Quoi? Voulez-vous bien me répéter cela, jeune fille? Vous prétendez donc avoir perdu votre virginité avant vos 18 ans?" s'indigna un Takahashi plus réactionnaire qu'il aurait voulu être.

Manon, ne savait pas quoi répondre a part la vérité. Elle chercha les mots nécéssaires a sa reponse.Elle leva la tête et regarda sa mère qui fixait son mari. Takahashi était dur avec sa fille. Ousoky ne voulant pas intervenir, laissa sa fille parler:

"Papa... Je ne pensais pas a ça... J'ai déjà ramenner Kaïto à la maison mais on a jamais...Dit-elle en se levant en direction de son père On a jamais été plus loin que les caresses! Crois-moi!

Manon attendit la réaction de son père, avant celle-ci elle plaça:

"Et je n'est jamais passer le cap car j'avais trop peur... Non, je n'est jamais perdu ma verginité pour répondre a ta question!"

Malgré les paroles franches et directes de sa fille, Takahashi ne put les croire ainsi. Il se souvenait parfaitement de l'état dans lequel il avait retrouvé les deux adolescents. Une image ideuse se recomposa dans son esprit en lui montrant le sexe fièrement brandi dans le sous-vêtement devenu trop petit. Il ne put chasser immédiatement cette abommination de sa tête et dut se lever furibond avant de l'en extraire.

Alors que Manon terminait son argumentaire et baissait ensuite les yeux, Takahashi fut assailli de milliers de questions.

*Dit-elle la vérité? Pour des caresses, avez-vous besoin de le faire dans notre lit? Etait-ce alors pour ce soir? Qui est ce foutu Kaito? Qu'est-ce qui te prend d'inviter des garçons chez nous alors que tu es censée réviser et surveiller ton frère?...*

L'une d'elles allait sortir lorsqu'il fut foudroyé. Son coeur manqua de s'arrêter et son souffle sembla se tarir. Devenant blanc comme un linge, il préféra s'asseoir avant d'être terrassé. Il regarda son épouse avec frayeur et ne contrôla pas ses mots qu'il cracha comme du venin.

"ET TOI, EVIDEMMENT, TU NE DIS RIEN?" cria-t-il du fond de son fauteuil paternel.

Il ne comprenait pas, il ne comprenait plus. Son enfant qu'il croyait plus pure que le plus pur des diamants venait de briser la confiance qu'il avait en elle. Jamais il n'aurait imaginé vivre cela un jour. Il avait rêvé d'un gentil jeune homme que sa fille aurait pris le temps d'introduire dans la famille, qu'il aurait demandé la permission pour lui faire la cours et enfin entretenir une relation plus adulte après plusieurs années. Au lieu de cela, Manon lui avait servi un jeune homme terne, davantage bousculé par ses hormones et dont il ne connaissait finalement rien. C'était certainement cela qui le choquait le plus.

Alors, qu'elle regardait sa fille s'expliquer auprès de son père, celui-ci alla s'assoir. Il resta silencieux jusqu'a sa fameuse question. Ousoky n'avait vraiment pas tout compris... Elle ne fit qu'une seule chose, revoyer sa fille dans sa chambre et ce lever pour aller face a son mari. Elle pensait a beaucoup de choses et ne dit qu'une seule chose:

"Si, j'ai quelques chose à dire! Tu ne peux pas empêcher ta fille d'avoir une relation sexuelle avec un garçon! Elle grandit! Et comme tu l'as entendu, elle est encore vierge... La mère de Manon, était au courant de la relation amoureuse que sa jeune fille entretenait avec ce garçon... Dernièrement, elle m'a posé des questions sur ce genre de chose... comment bien choisir sa contraception... Quels préservatifs utilisés... Et je lui est répondu en me rendant a l'évidence... Notre fille grandit, Notre Manon change!

L'évidence à laquelle Ousoky était arrivée sidéra le vieux monsieur naissant. Evidemment, Takahashi se doutait que cela arriverait. Que Manon recevrait des garçons chez eux et plus particulièrement dans ses bras et son lit. Mais ce qui dérangeait le plus le papa, c'était qu'il n'était pas prêt, lui, à recevoir cette vérité en plein visage. Il n'avait pas été préparé et le fait que son épouse en sache plus que lui alors qu'il croyait avoir vécu une relation particulièrement intimiste avec sa fille ces 18 dernières années lui avait été insupportable ce soir.

Penaud, le petit papa regarda son épouse comme l'enfant fautif qu'il était devenu ce soir. Manon avait été témoin de l'une de leur rare dispute, s'il pouvait nommer cet échange d'opinions comme cela. Il savait sa belle remontée après les reproches qu'il s'était permis de lui adresser. Il voulut expliquer tout ce qu'il ressentait mais une boule naissa au creux de sa gorge, l'empêchant littéralement d'exprimer tout cela. Ses yeux, humides de larmes naissantes, se levèrent vers ceux de son épouse qui gardait les siens profondément sérieux et fâchés.

"Excuse-moi..." dit-il simplement avant de baisser la tête, vaincu par cette certitude. Celle que Manon devait naître de ces confrontations et qu'il ne pourrait plus arrêter le mouvement d'indépendance qui prenait chez sa fille.

"Ce n'est pas à moi que tu dois le dire... C'est à ta fille qui est dans sa chambre, sans doute en train de se dire que notre dispute estla plus... violente qu'on est eu ses dernières années!"

La jeune femme s'approcha de Takahashi et le serra dans ses bras. Elle ajouta:

"Je crois, qu'elle t'attends!!! Allez vas-y!"

Elle le poussa vers l'escalier qui menait au premiere étage. Elle le regarda monter les marches et frapper à la porte...

De toute sa tendresse, Ousoky entourra son époux et le réconforta. Elle l'exorta même à aller trouver leur fille pour qu'ils s'expliquent enfin. Ousoky semblait même tracassée du fait que Manon se soit retrouvée au centre d'une dispute de couple. Leurs enfants n'avaient jamais vu leurs parents se disputer et la maman devait certainement craindre que cela n'ait choqué leur fille. Takahashi trouva le raisonnement un peu gros mais ne fit aucune remarque et se contenta d'obéïr à sa femme.

Le pas lourd, il gravit les marches de l'escalier avant de se retrouver devant la porte de la chambre de sa Manon. Baissant les yeux vers le bas de l'escalier, il vit une Ousoky inquisitrice. Son regard semblait inflexible et attendait que son époux fasse le nécessaire pour se réconcilier avec leur fille. Acculé, il frappa délicatement à la porte qu'il ouvrit timidement.

"Ma chérie?" fit-il de sa voix mielleuse, comme quand elle était encore une petite enfant.
"Tu laisserais ton papa entrer?" demanda-t-il sur le même ton alors que sa tête passait pas l'ouverture.

"Rentres!" Dit-elle d'une petite voix. La jeune demoiselle était écrouler sur son lit, en train de regarder une photo d'un jeune homme, certenement le jeune Kaïto que Takahashi avait virer a grande vitesse.

Le jeune père rentra doucement dans la chambre. Elle lui demanda:

"Pourquoi viens-tu?"

La voix de sa fille était sèche et elle ne lui accorda aucun regard. Takahashi remarqua aisément, malgré la vivacité avec laquelle elle cacha la photo, qu'elle n'avait d'yeux que pour elle, que pour lui. Curieusement, cela faisait mal au père de savoir qu'un autre homme avait pris cette place dans le coeur de celle qu'il considérait comme la prunelle de ses yeux. Sentant qu'elle était fachée contre lui, d'autant plus que sa belle l'était également, il se décida de faire le nécessaire pour se réconcilier. Il avait combattu assez pour maintenir son bonheur que pour le voir se désagréger ainsi en quelques minutes.

"Euh..." dit-il tout d'abord gêné, ne sachant pas vraiment pourquoi il s'était empressé.
"Je viens pour m'excuser..." finit-il par avouer tout en refermant délicatement la porte derrière lui et de s'approcher mollement du lit de sa petite fille.

Sur le rebord de ce dernier, il y déposa ses fesses et tendit une main amicale vers le front de son enfant. La posant frêlement, il replaça la frange derrière l'oreille avant de s'adresser à nouveau à Manon.

"Tu sais, je suis vraiment désolé de m'être emporté ce soir. J'ai certainement dit des choses qui t'ont heurtées et qui seront difficiles à pardonner mais j'ai cru bien faire. Lorsque j'ai vu ce vicieux dans notre lit et toi à sa merci..." sentit-il s'emporter tout en se rendant compte que ses paroles allaient dans le sens opposé que celui qu'il recherchait.

Il regarda ensuite sa fille tout en s'arrêtant. Il voulut s'excuser une fois encore mais les mots se turent dans le fond de sa gorge. Il ne savait vraiment pas lui parler depuis qu'elle avait dépassé ses 16 ans. Ces derniers mois avaient été particulièrement plus âpres pour le papa. Leur Manon chérie avait montré des comportements indépendantistes peu appréciés de son géniteur et avaient marqué le début de la fin de son autorité paternelle naturelle.

"Raconte-moi... S'il-te-plait?... Qui est ce Kaito?" souffla-t-il tout en montrant le plus d'attention possible à son égard.

La jeune fille decida de se retourner vers son père.

"Kaito... c'est lui...Dit-elle en lui donnant la photo.Il est gentil, et ce n'est pas un vicieux comme tu dis... Pour lui aussi, sa allait être sa première fois!

Le temps passait. Alors que son père regardait la photo, la jeune fille decida d'aller se blotir contre lui en laissant couler quelques larmes de tristesse et dit:

"Je suis désolé papa! Je n'aurais pas du aller dans votre chambre... mais... mon lit était trop petit!

Les yeux rougis et les joues coupées par deux rivières de larmes, la jeune fille se retourna vers son père en lui tendant la photo de celui qui occupe la plupart de ses pensées. Tout en lui parlant, Takahashi dut réprimer plusieurs fois une envie folle de lui retourner une paire de baffes. Alors qu'elle lui parlait de ce garçon, elle avouait en mots simples qu'ils étaient tous les deux prêts à franchir le cap.

*Mais que ce soit sa première ou sa centième, peu m'importe! Je ne veux pas que tu sois une de ses fois!!!* hurla-t-il intérieurement tout en gardant autant que possible le contrôle de ses propres émotions.

Au fait que le lit de la demoiselle soit trop petit, il manqua exploser une bonne fois mais il se rappela les paroles de son épouse. Le fait qu'elle grandisse est inéluctable. Le fait qu'elle connaisse les premiers émois sexuels était dans l'ordre naturel des choses. Malheureusement pour le papa, cela était très dur à vivre. Bien plus que ce à quoi il s'était attendu. Il s'y était pourtant préparé ces 18 dernières années mais il soufflait chaque bougie d'un jour supplémentaire passé sans apprendre que sa fille ne soit plus l'innocence incarnée.

"Bien..." dit-il dans un souffle colérique à peine masqué.
"Je suppose que tu as besoin de plus d'espace dans ce lit que j'affectionne depuis tes 12 ans..." ajouta-t-il dans un sourire de convenance.

Les quelques mots qui étaient sortis de la bouche de son père, fit sourire Manon. Elle resta près de Takahashi pendant un bout de temps, sans parler. Jusqu'au moment où elle fit sortir un son de sa goerge:

"Merci papa..."

Elle le regarda et lui fit un grand sourire, comme si rien ne s'était passé même si cette petite periode allait être marqué dans l'histoire de la famille Miraï.

"Si tu veux, demain, je te le présente... Enfin, si tu veux le connaître! Car je pense que, enfin... Je pense que tu dois le rencontrer pour bien savoir qui il est...

Le fait que Manon accepte enfin de présenter son prétendant officiellement fit sourire le papa. Selon les convenences, leur fille aurait du débuter par là. Malheureusement, la relation avait démarré sur de mauvaises bases. Takahashi devrait apprendre à être plus patient encore, surtout à se montrer aimable avec ce jeune homme qui était prêt à assouvir sa soif de connaissance entre les jambes de sa fille. L'image dégueulasse qu'il lui renvoyait n'était pas pour lui plaire mais le papa devrait rapidement s'en défaire.

"Très bien... Mais tu dois me promettre une chose!" trancha-t-il de sa voix redevenue autoritaire.

La jeune fille resta figée un instant, ne sachant pas trop bien ce que son père allait lui demander. De ses yeux noirs, il tança la jeune fille et se raidit tout à coup. Solennellement, il s'apprêtait à donner un premier coup de sappe dans la relation toute neuve.

"Tu ne devras plus le revoir jusqu'au moment où tu nous le présenteras! Si tu tiens ta promesse, je te fais le serment de vous accorder plus d'espace dans votre vie mais aussi dans cette chambre!" déclara-t-il sans même sourciller.

Les quelques mots qui étaient sortis de la bouche de son père, la fit sourire. Une immense vague de bonheur l'envahit et elle ne s'enpecha pa de tomber dans ses bras et de lui dire:

"Je te le promet, Papa!"

Manon ressentit qu'elle avait fait un grand pas dans sa vie sentimentale. Elle repensait à Kaïto et à la façon don allait se produire la rencontre.

"Jespers que toi et maman, vous n'êtes pas trop faché?!"

La question étonna légèrement le papa. Il pensait que les réactions respectives des parents avaient fait comprendre à la jeune fille qu'elle avait dépassé les bornes avec un et bien préparé son sujet avec l'autre. Mais le fait de retrouver son enfant ainsi blottie dans ses bras fit tout oublier à l'homme durant un instant.

"Pour tout t'avouer, je ne suis pas fier, mais alors là pas fier du tout de ton attitude!" se plaint-il alors qu'il sentait l'étreinte de sa fille se fissurer.
Il la regarda en baissant les yeux. Ses yeux rouges étaient toujours aussi attendrissant, comme sa maman près de 20 ans plus tôt.

"Tu es vraiment le portrait craché de ta mère... Comment veux-tu que je reste faché contre toi?" demanda-t-il tout en lui souriant agréablement et en la prenant tout contre son coeur.

"Je t'aime!" conclut-il tout en lui posant un baiser sur le front.